Glossaire des noms

Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) : Fondée en 1967 en réaction à la montée du communisme dans l’Asie du Sud-est, l’organisation internationale associait originellement cinq pays afin de lutter contre les atteintes à la souveraineté des puissances socialistes : La Chine et le Vietnam. L’organisation, au fil du 20e siècle, se détache petit à petit de l’aspect politique pour faire progresser l’aspect économique en intégrant des nations ayant à cœur le développement et la croissance économique en Asie du Sud-est. L’ASEAN a plus particulièrement pour objectif, depuis la chute du bloc soviétique et la fin des guerres d’Indochine, d’encourager une unité politique au sein de la région au travers d’accords économiques. C’est pourquoi des pays socialistes sont admis dans l’organisation dès la fin de la guerre froide. Les tensions entre les pays et les différences idéologiques ont été les principales barrières à ces objectifs.

Auguste Pavis : D’abord vice-consul auprès du roi lao à Luang Prabang, il est artisan de la colonisation française au Laos permettant à la France de mettre petit à petit pied dans la région au 19e siècle. Il participe aux négociations faisant passer définitivement les royaumes lao du côté Est du Mékong sous protectorat français en 1893. Le traité franco-siamois concluant l’unification du Laos et sa colonisation est probablement l’achèvement de son travail. Il sera le premier commissaire général au Laos en 1894.

Bounnyang Vorachit : Homme politique laotien, il fût le Secrétaire Général du Parti Révolutionnaire Populaire Laotien de 1996 à 2001. Ensuite, il fût premier ministre de 2001 à 2016, puis président du pays de 2016 à 2021.

Chao Boun-Oum : Prince de l’ancien royaume de Champassak, il est chef de file de la droite royaliste au côté de Phoumi Noasavan. Il soutient le retour des français à la fin de la seconde guerre mondiale et, financé par les américains, il s’opposera (parfois violemment) aux communistes. Le prince finit par fuir le Laos pour la Thaïlande en 1975 suite à la prise de pouvoir par les communistes.

Chaou Anouvong : Roi de Vientiane de 1805 à 1828, il ordonne la construction du monastère Vat Sisakhet. Il tentera de reprendre la ville de Vientiane après une invasion aux Birmans en 1826, mais échouera provoquant un bain de sang. Il tente de reprendre son royaume en 1828, mais sera de nouveau vaincu et emprisonné à Bangkok où il mourra en 1835. 

Champassak : Province du Laos. Le nom réfère également à un royaume né de la division du Lan Xang au 17e siècle.

Fa Ngum : Premier roi du royaume Lan Xang, il régna de 1353 à 1373. Il unifia pour la première fois les terres considérées aujourd’hui comme le Laos et y régna pendant 20 ans. Encore aujourd’hui, Fa Ngum est une légende dans l’histoire du pays.

Henri Mouhot : De son nom Alexandre Henri Mouhot, il est le premier français à pénétrer sur le territoire lao. Ce naturaliste en peindra une bien triste représentation.

Hmong : Les Hmong sont une minorité ethnique du Laos. On retrouve des peuples Hmong en Chine, au Vietnam et au Laos. Ce peuple, habitant les montagnes, est depuis plusieurs décennies victime de répression par le gouvernement lao.

Ho chi minh : Également connu sous le nom de “Nguyen Ai-Quoc”, il arrive en France à 21 ans et, adhérant rapidement aux principes du Marxisme, jouera un grand rôle dans l’implantation de l’idéologie socialiste dans l’empire français. Il participera à la création du Parti communiste français en 1920, puis devient cadre du Kominterm (mouvement russe pour l’internationalisation du communisme) en 1923. Il revient en Asie en 1925 et est emprisonné par la police de 1931 à 1933. Tenu pour mort, il ressuscite en 1941 sous le nom d’ho chi minh au Viêtnam. Très influent il participe à la construction du Parti communiste siamois et du parti communiste de Singapour. Acteur important du développement du communisme dans la région, il instruit de jeunes révolutionnaires, dont les fondateurs du Parti communiste lao.

Katay Don Sasorith : Katay est un homme politique lao ayant participé au gouvernement indépendantiste lao issala en exil durant les années 40. D’abord rejeté pour ses idées anti-monarchique, il rentre finalement au Laos en 1949 et prend part au parti progressiste. Profitant de la peur du communisme et du Vietnam, il devient Premier ministre de 1954 et 1956 après la perte de confiance que subit Souvanna-phouma. Il s’oppose ouvertement et durement aux communistes indochinois.

Kong-Lê (général) : Général lao, Kong-lê organise un coup d’État en 1960 pour renverser le militaire Phoumi-nosavan du pouvoir. Neutraliste, il souhaite la réconciliation nationale et l’unité lao et demande, dans ce cadre, le retour de Souvanna-phouma et sa reprise du pouvoir.

Lan Xang : Premier Royaume lao et “ancêtre” du Laos, le Lan Xang est fondé par Fa Ngum en 1353 après une série de conquêtes unificatrices. Le royaume est plus grand que l’actuel Laos prenant en compte quelques territoires aujourd’hui thaïlandais. Plusieurs personnalités lao régneront sur l’empire avant sa chute à la fin du 17e siècle.

Lao Issala : Nom original de l’organisation Pathet lao, le lao Issala est un groupe indépendantiste, nationaliste et anti-colonialiste refusant le protectorat français et l’influence étrangère dans le pays. Fondé par Phetsarath Rattavongsa en 1945, l’organisation renaît sous le nom de “Pathet lao” en 1950. Le groupe s’oppose au retour des français en 1946 suite à la seconde guerre mondiale et est banni du Laos la même année. Exilé à Bangkok, le gouvernement lao Issala finit par se dissoudre en 1947 face au retour au pouvoir du militaire “Plaek Phibounsongkhram” en Thaïlande, celui-ci ne voyant pas d’un bon oeil les activités du comité.

Luang Prabang : Ville royale du Laos et ancienne capitale du Lan Xang, Luang Prabang abritait la famille royale lao de 1893 jusqu’en 1975. Le nom réfère également à un royaume né de la division du Lan Xang au 17e siècle. Aujourd’hui, la ville est connue pour son inscription comme patrimoine universel sur les listes de l’UNESCO.

Mekong : Fleuve traversant le centre de l’Asie du sud-est continental et passant par la Chine, la Birmanie, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Viêt Nam. Le Mekong est particulièrement important pour le Laos puisqu’il est au cœur d’un certain nombre d’activités économiques du pays et sert de frontière avec la Thaïlande.

Meuang : Petite communauté au Laos, qui peut ressembler à une ville semi-indépendante, composée de paysans loyaux à leur seigneur (chao). Les groupes de seigneurs étaient présidés par un Prince (chao meuang) à la tête du meuang.

P’ra Bang : statue de Bouddha mystique entièrement recouverte d’or acheminée du royaume khmer au royaume Lan Xang en cadeau. La statue prendra une importance telle qu’elle deviendra le “palladium” du pays, soit l’âme du royaume lao. Le P’ra Bang inspirera le nom de la capitale du royaume “Luang Prabang” signifiant “puissant et royal”.

Parti Révolutionnaire du Peuple Laotien : Seul parti politique légal au Laos. Il prends le contrôle du pays en 1975 et instaure un révolution communiste politique, économique et sociale. Aujourd’hui, le parti est toujours à la tête du pays.

Pathet lao / Nao lao issala : Groupe indépendantiste à tendance communiste du Laos, le groupe se forme en 1950 et prendra la suite du gouvernement indépendantiste lao-issala en exil dissous quelques années plus tôt. Mené par le prince Souvanouphong, le groupe sera la principale force de gauche opposée aux royalistes mené par Phoumi et aux modérés menés par Souvanna-Phouma durant les guerres d’Indochine au XXe siècle. La question de l’intégration des forces armées du groupe dans l’armée royale sera le principal problème durant les périodes de paix. Soutenu par le bloc soviétique et par les communistes nord-vietnamiens, le groupe tiendra une partie du Laos pendant une bonne partie des années 60 avant de réintégrer pour la dernière fois un gouvernement d’union au début des années 70. En 1975, le parti prend le pouvoir par le soulèvement de la population après une longue période de préparation méticuleuse et d’activité politique.

Phankham Viphavanh : Homme politique laotien, il fût président de l’Association d’amitié Vietnam-Laos, Ministre de l’éducation et Vice-président avant d’être élu Premier Ministre du Laos en mars 2021.

Phetsarath Rattanavongsa : 1e Vice-roi (Premier ministre) du Laos en 1945 puis chef d’État du Laos jusqu’au retour des Français, il est un anti-colonialiste convaincu et collaborera avec les japonais lors de leurs prises de l’Indochine. Les Japonais feront de lui chef d’État du Laos face au manque de coopération du roi Sisavang Vong. Après la reprise du Laos par la France en 1946, il est banni et mène le gouvernement indépendantiste lao Issara en exil à Bangkok. Il perd petit à petit toute influence à partir de la dissolution du gouvernement en exil et ne sera pas réadmis au Laos comme les autres membres du gouvernement en 1949. Il est définitivement mis de côté par les indépendantistes en 1950 au profit du prince Souphanouvong. Phetsarath Rattanavongsa ne sera autorisé à revenir au Laos qu’en 1956. Il est aussi connu pour être le demi-frère des princes Souphanouvong et Souvanna-phouma, deux personnalités historiques de l’histoire lao.

Phoumi Nosavan (général): Homme politique lao et militaire, Phoumi est idéologiquement de droite nationaliste. Soutenu par les Américains, il prend le pouvoir par la force en 1960. Éjecté du pouvoir par le général kong-lê, il fonde son propre “anti” gouvernement avec le prince Boun-oum en prenant le contrôle du nord du pays. Il participera aux guerres d’Indochine menant le front phoumiste et absorbera la zone neutraliste menée par Souvanna-phouma dans les années des années 60. Il est cependant contraint de fuir le pays en 1965 pour la Thaïlande.

Plaek Phibounsongkhram : Militaire thaï, il est un dictateur en Thaïlande de 1938 à 1944 et de 1948 à 1957. D’idéologie droite ultra nationaliste, il est un opposant féroce au communisme.

Savang Vatthana : Second et dernier souverain du Laos de 1959 à 1975, il est un solide allié du régime français durant les années de colonisations et supportera les élites de droites lao ainsi que les Américains durant les guerres d’Indochine. Il est forcé d’abdiquer en 1975 lors de la prise de pouvoir des communistes au Laos et mourra en camp de prisonnier politique avec sa femme et son unique héritier.

Siam : Nom du royaume ancêtre de l’actuel Thaïlande. Le Siam change de nom pour devenir la Thaïlande en 1939.

Sisavang Vong : Roi de Luang Prabang et premier souverain du Laos de 1904 à 1959, il est un solide allié des Français et de la droite nationaliste lao. Il refuse de coopérer avec les Japonais lors de leurs prises de l’Indochine et affrontera son propre vice-roi Rattanavongsa dans une bataille d’influence, les deux hommes ayant des visions opposées concernant le régime colonial.

Souphanouvong (prince) : Surnommé le « prince rouge », le prince est une figure marquante des mouvements indépendantistes et communistes laotien durant le 20e siècle. Après avoir diplômé d’ingénierie en France (où il se familiarise avec le communisme), le prince revient en Indochine où il travaillera plusieurs années au Vietnam. Observateur des discriminations liées au système colonial et de la défaite de la France face aux Japonais, ces années contribueront au développement de la pensée de Souphanouvong, le poussant à adopter les idéaux indépendantistes. Admiratif de la figure révolutionnaire vietnamienne Ho Chin Minh, il retourne au Laos en 1945 pour prendre part au Lao Issara. Il fonde l’armée pour la libération et la défense du Laos et jouera un rôle actif pendant la guerre d’Indochine gagnant en popularité. Celui-ci n’entre véritablement en politique gouvernementale qu’en 1957 (soit longtemps après l’indépendance du pays) et alternera gouvernement de coalition et opposition farouche avec son demi-frère le prince Souvanna Phouma, chef de file de la droite neutraliste du Laos. L’apogée de cet antagonisme se révélant durant la guerre civile Laotienne, s’achevant par un dernier gouvernement de coalition en 1974 puis par la désignation du prince comme président de la nouvelle république démocratique populaire du Laos.

Souvanna-Phouma (prince) : Leader de la faction neutraliste/progressiste et homme politique important du Laos pré communiste, il sera Premier Ministre à de nombreuses occasions et mènera notamment les pourparlers face au Pathet lao pendant les guerres d’Indochine. Il prend d’abord part au gouvernement indépendantiste en exil “lao-issala” avant de revenir au Laos en 1949 et de fonder le parti progressiste lao. Opposé d’une part à l’idéologie communiste du Pathet lao, il ne supporte pas non plus l’extrémisme de droite du parti phoumiste. Se présentant comme chef de file des modérés, il mène plusieurs gouvernements d’union nationale lors des rares moments de paix et s’alliera tantôt aux communistes contre les phoumistes et tantôt avec les phoumistes contre les communistes. Il n’est pas apprécié par les Américains pour sa tolérance envers les socialistes mais est soutenu par une partie de l’armée menée par le général Kong. Grand partisan de la paix, il sacrifie parfois stratégie militaire pour respect du droit et réconciliation nationale. Son faible état de santé et son respect des traités de paix ouvriront (dans une certaine mesure) la voie au Pathet Lao pour une prise du pouvoir dans les années 70.

Suriyavongsa (ou “Roi soleil”, règne sur le royaume de Lan Xang de 1637 à 1694) : Sûrement le souverain le plus connu après Fa Ngum, il met en place une Monarchie absolue de droit divin (un peu à l’image de Louis XIV) et règne pacifiquement grâce à une armée puissante et moderne, une maîtrise de la diplomatie exemplaire et son attachement à la tradition, la justice et la religion. C’est également durant son règne que sont recensés les premiers contacts avec des Européens, plus précisément des Hollandais Va Wuysthoff et P. de Marini qui feront état d’impressionnantes richesses et d’une majestueuse culture.

Thongloun Sisoulith : Homme politique laotien. Entre 1987 et 1992, il occupait la place de Ministre des affaires étrangères, celle de Ministre du travail et du bien-être social entre 1993 et 1997, et celle de Membre de l’assemblée nationale jusqu’en 2000. En 2006, il fut élu Premier Ministre du Laos. Il gardera sa place jusqu’en mars 2021, ou il fût élu président du Laos et Secrétaire Général du Parti Révolutionnaire du Peuple Laotien.

Vientiane : Capitale politique du Laos. Le nom réfère également à un royaume né de la division du Lan Xang au 17e siècle. Outre ses activités politiques, la ville est connue pour son monument “Pha That Luang ” et le monastère Vat Sisakhet.

Sources :

Lévy, Paul (1974). Histoire du Laos. Paris : Presses universitaires de France. 

Souk-aloun, Phou Ngeun (2002). Histoire du Laos Moderne (1930-2000). Paris : L’harmattan. 

Gunn, Geoffrey C. « Prince Souphanouvong: Revolutionary, Intellectual and Leader » dans Gunn, Geoffrey C. Theravadins, Colonialists and Commissars in Laos. Bangkok, White Lotus, 1998, pp. 97-107.

Perspective Monde (2008). L’ASEAN à la recherche de stabilité. En ligne (consulté le 31 Mars 2021).