Tibéto-Birmans

Émigrés au début du 19e siècle, cette minorité fut forcée de prendre les terres inhabitées, généralement plus élevées dans les montagnes et plus difficiles à cultiver. Les Tibeto-Birmans sont un groupe linguistique et non pas une ethnie, au vu de la diversité de petits clans utilisant ce groupe de langues, il est plus simple de se référer à eux de cette façon.

L’ethnie la plus connue de ce groupe est l’ethnie hmong, celle-ci vivant en clans et n’ayant pas développé d’écriture propre. D’après la légende, la minorité viendrait d’un frère et d’une soeur ayant survécu à un déluge particulièrement meurtrier.

D’autres ethnies se retrouvent également dans ce groupe comme les Wu-ni, les A-kha, les Lo-lo, les Mu-so ou Lahu, les Man ou Yao ainsi que les MéoKao-kho…

Une jeune fille Akha portant une robe traditionnelle.
Source: https://theonearmedcrab.com

Toutes sont patriarcales, et le mariage forcé n’est pas rare dans certaines.

Ils consomment du riz ou du maïs en complétant avec des légumes et viandes divers et récoltent de l’opium dont ils tirent un certain profit.

Les hommes portent un pantalon court, une veste boutonnée et un turban, ils ont des boléros très courts et laissent la poitrine apparente en toute saison. Les femmes elles portent des vêtements et bijoux divers.

Quelques caractéristiques :

  • Les yao croient descendre de l’union d’un chien sacré et d’une princesse chinoise, les poussant à éviter la consommation de la viande de chien.
  • La légende de la courge est commune à toute ces ethnies.
  • Les hmongs connaissent une importante vague de haine de la part de l’État du Laos, probablement venant de leur soutien au gouvernement de droite face au Pathet lao durant les guerres d’Indochine (n’hésitez pas à consulter notre page sur le sujet).

Religion : Animisme / Chamanisme

Le Chamanisme est une croyance proche de l’animisme.

L’animisme est une religion qui consiste à croire aux âmes, aux esprits et aux êtres spirituels. Considérée comme une croyance primitive, la croyance distingue le corps de l’âme.

Cette conception de l’existence n’attribue pas forcément une âme qu’aux humains, mais peut également reconnaître des esprits dans les animaux, les objets, la nature…

Les “esprits” et “génies” notamment, prennent une place importante dans la croyance, tantôt guidant les hommes, tantôt les menaçants.

Certains courants croient également en des “forces” vitales guidant l’univers et interagissant entre les diverses “âmes” et esprits.

Esprits et forces (venus de la nature ou des morts) ont le pouvoir d’interagir avec le monde et les humains doivent se protéger de ces forces. Les phénomènes physiques (tels que la maladie, le malheur ou le mal-être) sont d’ailleurs généralement associés à ce monde “spirituel” et ses interactions avec notre âme. La solution est donc le soin de l’âme par certains rituels.

Cette croyance est très liée à d’autres religions comme le chamanisme ou, dans une moindre mesure, le shintoisme.

Les sorciers prennent une importante place dans ces villages. Intermédiaires entre esprits et hommes, ils amadouent les esprits par des sacrifices et traitements rituels.

Concernant la mort, les animistes croient généralement en l’existence d’un monde souterrain infernal où vont les morts, bien qu’il soit admis que ceux-ci puissent revenir pour protéger ou hanter les vivants.

Bien sûr, chaque tribue/village a sa propre version de l’animisme, la croyance ne connaissant pas de critères précis unificateurs.

Les hmongs pratiquent une forme de chamanisme concentrée sur le principe de l’âme.

Cette croyance donne un rôle central aux chamans, hommes aux pouvoirs spéciaux faisant le pont entre le monde des esprits et des hommes. Les Hmongs croient que la maladie vient de la perte d’une des âmes, le chaman ayant ainsi pour mission de ramener l’âme.

Les hmongs vénèrent également les 4 grands génies du ciel et croient en la réincarnation.

Sources :

Souk-aloun, Phou Ngeun (2002). Histoire du Laos Moderne (1930-2000). Paris : L’harmattan. 

Lévy, Paul (1974). Histoire du Laos. Paris : Presses universitaires de France. 

Ireson, W. Randall. “ Chapter 2 : The society and it’s environment : Religion” Dans :  Savada, Andreas Matles. (1995). Laos, a country study. 3e édition. (p124-132)  Washington DC : Federal   Reasearch Division. 

Pholsena, V. (2006). Post-war Laos: The Politics of Culture, History and Identity. ISEAS–Yusof Ishak Institute.

Philippe DEVILLERS, Madeleine GITEAU, Christian LECHERVY, Paul LÉVY, Christian TAILLARD, « LAOS », Encyclopædia Universalis. En ligne. (consulté le 03 avril 2021).