Les Kha / Lao Theung / Mon-Khmer

Plus vieille ethnie du sol Lao, ils furent refoulés des rives du Mékong par les Thaï vers les régions montagneuses du Laos. S’ils sont parfois appelés les “Kha”, l’appellation reste péjorative le terme se traduisant par “sauvage”.

De tradition linguistique Mon-Khmer, ces populations déplacent leurs villages de manière cyclique, afin de se rapprocher des champs qu’ils cultivent. Ces mêmes villages sont d’une importance particulière, représentant le coeur de la structure sociale de ces populations.

Autres surnoms : Éthnie austro-asiatique, Lao des plateaux, Lao d’au-dessus.

Source : Thomas Schoch, Consulté sur Wikipedia, “Khmu woman in village „Ban Huay fay“, region Luang Prabang, Laos”. En ligne (consulté le 2 Décembre 2021). Site originel : http://www.retas.de/thomas/travel/photo.php?album=laos2011&chapter=trecking&pic=19&lang=en&w=1.

Généralités / Mode de vie

Pratiquant l’écobuage, les Mon-khmer se nourrissent principalement de riz et utilisent un espace forestier assez restreint.

Ils élèvent volaille, chiens, porcs et buffles autant pour se nourrir que pour des cérémonies sacrificielles et se livrent à la cueillette, la pêche, la chasse.

Chaque village vit en autarcie/autodépendance avec parfois quelques contacts inter-communautaires et produit ses propres ustensiles, outils, armes, et tissus… Ces communautés sont claniques et patriarcales, refusant généralement le “modernisme” caractérisant la manière de vivre au XXIe siècle. Ceux-ci n’ont d’ailleurs aucun système d’écriture.

Les vêtements dépendent des régions : Dans le nord, une certaine influence chinoise à se faire sentir, les hommes portant pantalons et camisoles. Les femmes en portent aussi au-dessus de jupes traditionnelles et ont généralement le cou et les oreilles chargés de bijoux traditionnels.

Religion : Animisme

L’animisme est une religion qui consiste à croire aux âmes, aux esprits et aux êtres spirituels. Considérée comme une croyance primitive, la croyance distingue le corps de l’âme.

Cette conception de l’existence n’attribue pas forcément une âme qu’aux humains, mais peut également reconnaître des esprits dans les animaux, les objets, la nature…

Les “esprits” et “génies” notamment, prennent une place importante dans la croyance, tantôt guidant les hommes, tantôt les menaçants.

Certains courants croient également en des “forces” vitales guidant l’univers et interagissant entre les diverses “âmes” et esprits.

Esprits et forces (venus de la nature ou des morts) ont le pouvoir d’interagir avec le monde et les humains doivent se protéger de ces forces. Les phénomènes physiques (tels que la maladie, le malheur ou le mal-être) sont d’ailleurs généralement associés à ce monde “spirituel” et ses interactions avec notre âme. La solution est donc le soin de l’âme par certains rituels.

Cette croyance est très liée à d’autres religions comme le chamanisme ou, dans une moindre mesure, le shintoisme.

Les sorciers prennent une importante place dans ces villages. Intermédiaires entre esprits et hommes, ils amadouent les esprits par des sacrifices et traitements rituels.

Concernant la mort, les animistes croient généralement en l’existence d’un monde souterrain infernal où vont les morts, bien qu’il soit admis que ceux-ci puissent revenir pour protéger ou hanter les vivants.

Bien sûr, chaque tribue/village a sa propre version de l’animisme, la croyance ne connaissant pas de critères précis unificateurs.

Sources :

Souk-aloun, Phou Ngeun (2002). Histoire du Laos Moderne (1930-2000). Paris : L’harmattan. 

Lévy, Paul (1974). Histoire du Laos. Paris : Presses universitaires de France. 

Ireson, W. Randall. “ Chapter 2 : The society and it’s environment : Religion” Dans :  Savada, Andreas Matles. (1995). Laos, a country study. 3e édition. (p124-132)  Washington DC : Federal   Reasearch Division. 

Pholsena, V. (2006). Post-war Laos: The Politics of Culture, History and Identity. ISEAS–Yusof Ishak Institute.

Philippe DEVILLERS, Madeleine GITEAU, Christian LECHERVY, Paul LÉVY, Christian TAILLARD, « LAOS », Encyclopædia Universalis. En ligne. (consulté le 03 avril 2021).