Période pré-coloniale (1694-1831)

Déclin du Royaume de Lan Xang.

À la mort du Roi Suryavongsa (1694), le royaume est déchiré par des luttes de sécession entre petits-enfants, neveux et gendres du roi. Plusieurs guerres internes prenant place au début du 18e Siècle émietteront alors le royaume.

A l’inverse, le Siam (Actuel Thaïlande) gagne en puissance grâce à une riziculture permettant un développement favorable à l’unification. Le pays repousse birmans et cambodgiens et est instruit à l’art de la guerre par les européens. Une politique d’expansion contre le Laos est alors lancé au 18e siècle. De son coté, le Vietnam connaît également une impressionnante montée en puissance grâce à son accès à la mer et une unification qui lui permettra de s’élargir sur le Laos.

Le Laos de son coté ne parvient pas à tenir la course au développement : les rizières ne permettent pas un développement adéquat qui aurait permis de s’imposer contre ses voisins. Autre problème, le pays est privé d’un accès à la mer, celui-ci ne connaît donc pas d’échanges avec les européens et connaît un retard technologique considérable par rapport à ses voisins.

Enfin, contrairement aux autres puissances de la région, le Laos ne bénéficie pas de l’idée de « nation », trop de contradictions séparant la population. L’idée d’une nation Laos n’apparaît qu’à la fin de la 2nd Guerre mondiale en réaction au colonialisme français. Le clan est la famille étant des valeurs bien plus prisées.

Le territoire, manquant cruellement d’unité, est divisé en plusieurs royaumes : dont le Luang Prabang, Le Vientiane et Champassak.

En 1752, Luang Prabang l’ancienne capitale est pillée par les Birmans.

En 1773, le royaume de Luang Prabang attaque celui de Vientiane qui est défendu par les Birmans qui reprennent le royaume.

Vientiane sera elle aussi envahit par les siamois qui prennent le P’ra Bang, vassalisant dès lors officiellement le royaume en 1778. Le Siam prendra par la suite contrôle de Luang Prabang en 1771 puis de Champassak.

La colonisation Siamoise

Plusieurs évènements sont à noter durant le contrôle Siamois :

Le roi vassal Chaou Anouvong (régent de 1805 à 1828, image d’en-tête) fera briller le royaume de Vientiane de ses derniers feux en faisant construire dans sa capitale un monastère célèbre sous le nom de Vat Sisakhet en 1824. 

Monastère de Vat Sisakhet, aujourd’hui le plus vieux temple du Laos. Source : Basile Morin, Wikipedia, “Vat Sisakhet”. En ligne (consulté le 14 mars 2021).

Ce même roi tentera de reprendre Vientiane aux Siamois par une révolte en 1826, mais échouera provoquant un véritable massacre contre les populations Lao. A la suite de cet échec en 1827, beaucoup de laotiens sont déportés vers Bangkok, une grosse partie des déportés mourront en chemin.

Le roi retentera une conquête en 1828 et reprendra Vientiane mais fut de nouveau vaincu en 1831 et livré aux Siamois. Il mourut en 1835 dans une prison à Bangkok. Encore aujourd’hui, le roi reste un symbole de résistance contre les puissances voisines au Laos comme le montre cet article de courrier international.

Suite à ces événements, le Siam et le Vietnam annexent plusieurs territoires Lao, si bien qu’il ne restera de l’empire Lao que Campassak et Luang Prang, tous deux vassaux du Siam.

Le premier français à pénétrer en Territoire Laotien est le naturaliste Henri Mouhot qui dépeindra une image bien sombre du pays autrefois glorieux. Nous sommes loin des observations faites par les Hollandais sur la splendeur du Laos.

Sources :

Image d’en tête : Ganjanakhundee Supalak, trouvé dans : Courrier International, 2019. “Laos : Une statue pour dire non à la Chine et au Laos”. En ligne (Consulté le 14 Mars 2021).

Lévy, Paul (1974). Histoire du Laos. Paris : Presses universitaires de France. 

Souk-aloun, Phou Ngeun (2002). Histoire du Laos Moderne (1930-2000). Paris : L’harmattan.