Investissements internationaux

Le Laos ouvrit ses frontières en 1986, face à une économie au bord du gouffre. Il doit donc compter sur des investissements étrangers, ceux de la Chine, et une forte intégration régionale, grâce à l’ASEAN,  pour relancer son économie. 

LA CHINE

La grande muraille de Chine
China Roads (2021) Badaling en photos Consulté le 2 avril 2021

Les secteurs traditionnels d’investissements chinois au Laos sont l’agriculture, l’extraction minière, le caoutchouc et la construction. D’ailleurs, jusqu’en 2013, c’est le secteur minier qui comptait pour 50% du total des investissements chinois au Laos. 

C’est au tout début des années 2000 que le gouvernement lao décide d’ouvrir ses terres agricoles aux investisseurs étrangers. Il vanta le Laos comme un pays ou les terres sont disponibles et les ressources abondantes. Les Chinois furent immédiatement intéressés et investirent à grande échelle dans ces terres agricoles. Les investisseurs chinois disent souvent que « La Chine possède l’argent et les ouvriers, mais les terres manquent. Le Laos possède les terres, mais l’argent et les ouvriers manquent ». 

Pourtant, dans les dernières années, les investissements chinois se retirent tranquillement de ces secteurs traditionnels pour se concentrer sur les secteurs de la construction d’infrastructures pour faciliter le déplacement de marchandises et de travailleurs entre la Chine et la Thaïlande. On peut constater ces investissements principalement à travers la construction d’un chemin de fer à haute vitesse, un projet de 6.8 milliards de dollars américains (ce qui représente près de la moitié du PIB du Laos en 2015). La Banque Mondiale estime que la Chine aurait prêté 4.8 milliards de dollars au Laos pour ce projet. 

Pour le Laos, les investissements chinois sont la meilleure façon d’augmenter sa croissance économique de façon à ce qu’il atteigne le statut de « pays développé » le plus rapidement possible. De plus, il n’y a presque aucune objection civile aux investissements chinois au Laos. C’est pourquoi il est difficile de s’imaginer, dans un futur rapproché, une situation ou le Laos se libérerait de cette dépendance économique chinoise. 

L’A.S.E.A.N.

L’Association des Nations du Sud Est (ASEAN) est une organisation régionale d’Asie du Sud Est qui regroupe dix États: le Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaysia, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam. Ces membres coopèrent principalement pour une coopération et un développement politique, culturel  et économique dans la région. L’ASEAN poursuit aussi pour but de promouvoir la sécurité de la région, toujours dans l’optique d’un développement économique grandissant. 

Source: https://asean.org

Ainsi, le Laos devient membre de l’ASEAN en 1997. Ceci lui permet d’accéder aux marchés des pays membres, sans tarifs douaniers, autant pour l’exportation que l’importation de biens et services. Depuis son intégration à l’ASEAN, on remarque que la part du secteur de l’agriculture responsable de l’augmentation du PIB du pays diminue de 45.2% en 2000, à 19.5% en 2016. D’autres secteurs se sont alors développés: en 2016, le secteur des services représente 48% de l’augmentation du PIB, et le secteur industriel 32.5%. Cette transition hors du secteur agraire s’explique surtout par le développement de l’industrie du tourisme et l’augmentation des flux d’investissements étrangers facilité par l’ASEAN

Source: Vilavong, 2019. Laos in Need of Bolder Reforms for AEC Integration. p.338

Pour compléter

Pour en savoir plus sur les investissements internationaux du Laos en Asie du Sud-est nous vous recommandons de consulter ces billets de blogue écrits par des étudiants du cours POL3401: Asie du Sud-Est à l’Université de Montréal :

Le Laos et la Thaïlande : Des relations tendues « attendries » Consulté le 13 avril 2021

Sources:

Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) | Treaties & Regimes | NTI. (s. d.). Consulté 28 février 2021. https://www.nti.org/learn/treaties-and-regimes/association-southeast-asian-nations-asean/

Gunn, G. C. (2020). LAOS IN 2019. Southeast Asian Affairs, 175-188.

Pang, E. (2017). “Managing Reliance”: The Socio-Economic Context of the Chinese Footprint in Laos and Cambodia. https://www.thinkasia.org/bitstream/handle/11540/7456/ISEAS_Perspective_2017_67.pdf?sequence=1

Vilavong, B. (2019). Laos in Need of Bolder Reforms for AEC Integration. Dans R. Macdonald (Éd.), Southeast Asia and the ASEAN Economic Community (p. 333‑350). Springer International Publishing. https://doi.org/10.1007/978-3-030-19722-3_10