Les Thaï

Aussi appelés : Lao-Loums, “lao des plaines”, Lao ploums.

(Dans cet article, nous n’aborderons pas les habitants des villes, mais les habitants des campagnes/villages).

Descendus des régions montagneuses situées dans le sud-est chinois, ce sont les “thaï” qui ont jadis repoussé les Lao-theung vers les montagnes pour prendre le contrôle des terres sur les rives du Mekong.

Les villages sont généralement établis dans les vallées près des cours d’eau (d’où leurs noms de “lao des plaines”). Les lao-loums habitent des maisons sur pilotis, sont sédentaires et habitent dans des communautés construites autour de la pagode (bâtiment religieux).

Traditionnellement, les hommes portent un tatouage reflétant les histoires entourant l’origine des thaï (ceux-ci seraient descendus d’un dragon et d’une femme).

Les femmes s’habillent de corsages et boléros ainsi qu’une jupe, repliée sur l’avant au ventre et retenu par une ceinture ou un nœud pris dans l’étoffe.

Les hommes s’habillent en vestes et pantalons courts avec des turbans en coton.

Aujourd’hui ces habits sont surtout utilisés pour les fêtes traditionnelles.

Source : Dalbéra, Jean-Pierre. “Danseuses Lao (Luang Prabang)”. En ligne (consulté le 2 Avril 2021).

Religion majoritaire : Le Bouddhisme

Si la campagne thaïe reste très attachée à une forme d’animisme, ces croyances locales se mêlent au Bouddhisme, religion majoritaire au Laos.

Le Bouddhisme est une religion d’Asie née en Inde poursuivant l’objectif d’atteindre “l’éveil” au travers d’un certain nombre d’actions et de préceptes.

Source : Wikipedia “Statue de Bouddha debout au Musée national de Tokyo”. En ligne (consulté le 2 décembre 2021).

La forme de bouddhisme pratiqué est le Bouddhisme Theravada qui se propage au 12e siècle. Cette branche de la religion prône une forme traditionnelle du bouddhisme avec des principes précis :

  • L’homme est attaché au karma, force guidant la réincarnation et la condition humaine en fonction de la morale de nos actions.
  • La société entière est fondée sur cette religion, les villages étant construits autour des pagodes, bâtiment religieux bouddhiste pouvant prendre le rôle de monastère, d’école, l’hôpital et de lieu de réunion ou de festivité. La pagode est littéralement le centre social du village et la stabilité de la communauté repose sur ce bâtiment.
  • Le karma guidant nos réincarnations, la volonté de vivre une meilleure vie grâce à des “mérites” ou “acquise” pousse les pratiquant à respecter un certain code moral fondé sur cinq principes : ne pas tuer, ne pas mentir, ne pas voler, ne pas forniquer, ne pas s’enivrer. Pratiquer la charité, faire des dons aux pagodes, prêcher la tolérance et éviter toute action belliqueuse s’ajoutant à ces principes de base. Un croyant moralement irréprochable est censé se réincarner en une meilleure version de lui-même. Si le croyant était paysan il pourrait par exemple se réincarner dans une classe sociale supérieure. Le but étant le détachement total du monde physique en atteignant la forme finale est supérieur de réincarnation. Forme censée se détacher du karma terrestre pour garantir la paix spirituelle éternelle.
  • Les “bouns” sont des fêtes traditionnelles donnant l’occasion d’accumuler ces mérites, les principales sont :

-> La fête de Vessantara (Février-Mars)

-> Le nouvel an (Avril-Mai)

-> La fête des fusées (Mai-Juin)

-> Carême bouddhique à la saison des pluies (Juillet-août)

-> Fin des saisons de pluies et passage à la saison sèche (Novembre)

->Course des pirogues (Août-Septembre)

-> Fête du reliquaire de Vientiane (Novembre).

-> Fête nationale commémorant la fondation de la république (2 décembre).

Ces mérites permettent d’éviter une peine infernale et de renaître sous une meilleure forme.

  • Les moines ont une position suprême et doivent être respectés en tout temps.

Sources :

Souk-aloun, Phou Ngeun (2002). Histoire du Laos Moderne (1930-2000). Paris : L’harmattan. 

Lévy, Paul (1974). Histoire du Laos. Paris : Presses universitaires de France. 

Ireson, W. Randall. “ Chapter 2 : The society and it’s environment : Religion” Dans :  Savada, Andreas Matles. (1995). Laos, a country study. 3e édition. (p124-132)  Washington DC : Federal   Reasearch Division. 

Pholsena, V. (2006). Post-war Laos: The Politics of Culture, History and Identity. ISEAS–Yusof Ishak Institute.

Philippe DEVILLERS, Madeleine GITEAU, Christian LECHERVY, Paul LÉVY, Christian TAILLARD, « LAOS », Encyclopædia Universalis. En ligne. (consulté le 03 avril 2021).